Le changement d’heure est une pratique qui a été mise en place pour la première fois en France en 1916, mais elle connaît aujourd’hui de vives polémiques. Dans cet article, nous reviendrons sur l’histoire du changement d’heure en France, les motivations derrière sa mise en place, ainsi que les critiques et les économies d’énergie réalisées.
Origines et motivations du changement d’heure
En France, le premier changement d’heure a eu lieu durant la Première Guerre mondiale, en 1916, dans le but de réaliser des économies d’énergie et de réduire la consommation de charbon. Toutefois, cette mesure ne fut pas pérennisée à la fin de la guerre et fut abandonnée pour être ensuite instaurée à nouveau lors de la Seconde Guerre mondiale par l’occupant allemand.
Pendant plusieurs années, le sujet resta à l’abandon et ce n’est qu’à la suite de la crise pétrolière de 1973, marquée par une flambée des prix du baril de pétrole brut, que la question du changement d’heure en France revint sur le devant de la scène. Afin de faire face à cette situation de crise énergétique, le gouvernement français décida de remettre en vigueur cette pratique en 1975, associée à d’autres mesures d’économies d’énergie telles que la limitation de la vitesse sur les autoroutes ou la baisse de l’éclairage public en milieu urbain.
Les différents changements d’heure en France
La France connaît aujourd’hui deux changements d’heure chaque année, au début et à la fin de la période estivale :
- Le passage à l’heure d’été : Il intervient le dernier dimanche de mars à 2 heures du matin, et consiste à avancer sa montre d’une heure pour passer de GMT+1 à GMT+2.
- Le passage à l’heure d’hiver : Il a lieu le dernier dimanche d’octobre, également à 2 heures du matin, et consiste cette fois à reculer d’une heure pour revenir à GMT+1.>
Ainsi, pendant la période estivale, la France connaît un décalage d’une heure par rapport à l’heure solaire, et de deux heures durant la période hivernale.
Économies d’énergie réalisées grâce au changement d’heure
La mesure du changement d’heure a été mise en place dans le but premier de réaliser des économies d’énergie, notamment en exploitant davantage la lumière naturelle fournie par le soleil. En ajustant les horaires de la vie quotidienne à ceux de l’ensoleillement, il est alors possible de réduire la consommation d’électricité liée à l’éclairage artificiel et au chauffage. Vous trouverez ci-dessous quelques chiffres clés concernant les économies engendrées par cette mesure :
- Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), le gain annuel en énergie lié au changement d’heure en France représente environ 440 GWh, soit l’équivalent de la consommation électrique annuelle d’une ville de 130 000 habitants.
- Toujours d’après l’ADEME, ces économies permettent également de réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique. Le gain est estimé à près de 44 000 tonnes de CO2 chaque année.
Des économies variables en fonction des régions
Il convient toutefois de nuancer ces chiffres, car les économies réalisées varient en fonction des régions. Les zones bénéficiant d’un ensoleillement important, comme le Sud-Est de la France, sont les plus à même de profiter des avantages qu’offre le changement d’heure.
Les controverses sur le changement d’heure en France
Bien que la mise en place du changement d’heure ait pour objectif initial de réaliser des économies d’énergie, de nombreuses voix s’élèvent pour critiquer cette mesure. Parmi les principaux arguments avancés, on trouve notamment :
- Le trouble des rythmes biologiques : L’adaptation au nouveau rythme imposé par le changement d’heure serait difficile pour certaines personnes, qui témoignent de troubles du sommeil ou de la concentration pendant les premiers jours suivant la modification horaire. Ce décalage peut également avoir des conséquences sur la santé, comme une augmentation temporaire des accidents cardiaques ou des accidents de la route.
- La remise en question des économies réalisées : Les chiffres concernant les économies d’énergie liées au changement d’heure divergent selon les sources et sont souvent remis en cause. Certains estiment que l’éclairage domestique représente une part négligeable dans la consommation globale d’électricité, et donc que cette mesure aurait un impact limité sur la réduction énergétique.
Quel avenir pour le changement d’heure en France ?
Suite à ces critiques et aussi aux interrogations de plusieurs pays européens quant à l’utilité et au bien-fondé du changement d’heure, par exemple en Scandinavie où ils subissent déjà des durées d’ensoleillements très différentes selon les saisons, l’Union Européenne a procédé en 2018 à une large consultation citoyenne sur le sujet, dans laquelle une majorité de participants s’est prononcée en faveur de l’abandon de cette pratique.
Néanmoins, à l’heure actuelle, aucune décision n’a été prise officiellement, et il faudrait l’accord unanime des États membres pour modifier ou abandonner cette mesure. Le changement d’heure en France et en Europe reste donc, pour l’instant, en vigueur, bien qu’il soulève toujours de vifs débats.
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