Points essentiels | Détails à retenir |
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Risques d’inflammabilité élevés | Matériau très combustible classé E, dégageant des fumées toxiques en cas d’incendie. |
Impact environnemental négatif | Fabrication énergivore (30-85 kWh/kg) issue de la pétrochimie avec recyclage insuffisant en France. |
Vulnérabilité aux nuisibles et à l’humidité | Attirer les rongeurs et bloquer les transferts d’humidité, particulièrement problématique pour le bâti ancien. |
Performances acoustiques limitées | Offrir une isolation phonique médiocre malgré un bon coefficient lambda pour l’isolation thermique. |
Avantages économiques persistants | Conserver un prix compétitif (≈10€/m²) et une durée de vie importante (50-75 ans). |
L’isolation en polystyrène reste une solution populaire pour de nombreux propriétaires en raison de son coût abordable et de sa facilité d’installation. Toutefois, comme tout matériau isolant, il présente certains inconvénients qu’il est essentiel de connaître avant de faire votre choix. Analysons ensemble les principales limites de ce matériau isolant très répandu.
Les risques d’inflammabilité du polystyrène
La sécurité incendie constitue l’un des points faibles majeurs du polystyrène utilisé comme isolant. Classé E selon les Euroclasses de réaction au feu, ce matériau est considéré comme très combustible. En cas d’incendie, il s’enflamme rapidement, fond et dégage des fumées particulièrement toxiques contenant notamment du monoxyde et du dioxyde de carbone.
Pour atténuer ce risque, plusieurs solutions existent :
- Utiliser du polystyrène ignifugé lorsqu’il est apparent
- Recouvrir l’isolant d’un parement incombustible (plaques de plâtre notamment)
- Respecter scrupuleusement les normes de sécurité incendie lors de l’installation
Ces précautions sont indispensables car la propagation des flammes peut être extrêmement rapide avec ce type d’isolant. N’hésitez pas à consulter les erreurs à éviter lors de travaux d’isolation thermique pour garantir la sécurité de votre habitation.
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Un impact environnemental préoccupant
Le polystyrène est un matériau peu respectueux de l’environnement, issu directement de la pétrochimie. Sa fabrication à partir du pétrole, ressource limitée, soulève des questions écologiques importantes.
L’énergie nécessaire à sa production est considérable : entre 30 et 35 kWh/kg pour le polystyrène expansé (PSE) et entre 30 et 85 kWh/kg pour le polystyrène extrudé (XPS), contre seulement 8 kWh/kg pour la laine de verre.
Par ailleurs, ce matériau présente une dégradation extrêmement lente dans la nature, pouvant atteindre jusqu’à mille ans. En France, la filière de recyclage du polystyrène reste encore insuffisamment développée, ce qui accentue son empreinte écologique négative.
Les classements environnementaux établis par des organismes indépendants lui attribuent généralement des notes défavorables :
Organisme | Classement du polystyrène |
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NIBE | De « Moins bon choix » (4a) à « Très bon choix » (2a) |
BRE | « À éviter » (E) à « Meilleur choix » (A+) |
Faiblesses face aux rongeurs et à l’humidité
Les plaques et panneaux de polystyrène sont particulièrement vulnérables aux attaques de rongeurs. Rats et souris apprécient ce matériau pour y creuser des galeries, ce qui détériore significativement ses performances thermiques. Pour limiter ce problème, plusieurs solutions existent :
- Calfeutrer soigneusement les petites ouvertures de la façade
- Utiliser des répulsifs anti-rongeurs (naturels comme la menthe poivrée ou chimiques)
- Installer des grillages à maille fine sur les ouvertures de ventilation
Concernant l’humidité, le polystyrène présente une nature très hydrophobe qui empêche les murs de « respirer ». Ce matériau bloque complètement les transferts d’humidité entre l’intérieur et l’extérieur, ce qui le rend particulièrement inadapté au bâti ancien.
Dans les constructions traditionnelles, ce blocage peut entraîner des problèmes de condensation et d’humidité dans les murs, compromettant leur durabilité.
Et aussi, sa faible inertie thermique n’offre aucune plus-value pour le confort d’été, contrairement à d’autres solutions isolantes qui régulent mieux les variations de température.
Performances acoustiques limitées malgré des atouts thermiques
Si le polystyrène présente un bon coefficient lambda (entre 0,027 et 0,040 W/m.K) pour l’isolation thermique, ses performances acoustiques restent médiocres à moyennes. Cette faiblesse peut s’avérer problématique dans les zones bruyantes ou pour les cloisons entre pièces.
Certaines améliorations sont possibles, comme un traitement d’élastification complémentaire par compression ou l’utilisation de polystyrène extrudé (XPS) qui offre de meilleures performances phoniques que le PSE standard. D’un autre côté, ces solutions augmentent le coût global de l’isolation.
Malgré ces inconvénients, le polystyrène conserve des atouts non négligeables : son prix compétitif (environ 10€/m² selon l’épaisseur), sa durée de vie importante (50 à 75 ans), sa facilité de pose et sa bonne résistance à la compression (jusqu’à 70 tonnes/m²).
Ces caractéristiques expliquent pourquoi il reste largement utilisé dans le secteur de la construction, particulièrement pour les budgets limités.